Présentation de la recette des grives sans tête, tirée du livre de Jean-Louis DAMON, « La Cuisine au Pays d’Annot ».
Les grives faisaient partie du gibier piégé à la « lèque » par les bergers d’alpages, qui se retrouvaient plusieurs mois sans nourriture fraîche, et par un grand nombre de paysans, pour des raisons économiques.
Cependant, cette recette est un « trompe-couillon » puisqu’il n’entre pas un gramme de grive dans sa composition : elle était souvent vendue en ville… mais qu’importe, elle en a l’aspect et le goût.
Le porc était par contre une des viandes les plus consommées, avec la volaille et le lapin. En zone alpine, la graisse de porc (saindoux, lard, petit salé) était d’ailleurs utilisée dans la cuisine toute l’année pour rendre « goûteux » certains mets composés essentiellement de pain ou de pommes de terre.
Ce « goûteux » était obtenu grâce aux herbes aromatiques dans la zone méditerranéenne au sud du territoire.
(Inventaire du patrimoine culinaire des Alpes du Sud du CETTAL, 1989)
La poutrolo en provençal est une bouillie de semoule ou de farine grossière, de céréales ou de légumineuses. Sur le territoire, elle était surtout à base de pois chiches, accompagnée d’une sauce aux noix par exemple, et consommée au petit déjeuner. Ce plat archaïque de la zone en est devenu identitaire : on retrouve les panisses à Marseille, la socca à Nice, et la cade à Toulon.
Le genièvre, lou cade, est partout présent dans nos vallées. Ses baies
d’un bleu noirâtre ne sont mûres qu’à partir de la deuxième année
(elles sont d’abord vertes). Les baies sont écrasées pour développer
leur saveur prononcée.