On peut présenter cette « grive » à côté du demi-oignon, sur un canapé de pain rassis doré dans le jus de cuisson, ou sur une poutrolo de maïs ou de pois chiches, cuite à l'eau salée et moulée dans un plat huilé. Découper la poutrolo refroidie en tranches fines à frire dans le jus de cuisson.
Des grives... au porc
Les grives faisaient partie du gibier piégé à la « lèque » par les bergers d'alpages, qui se retrouvaient plusieurs mois sans nourriture fraîche, et par un grand nombre de paysans, pour des raisons économiques. Cependant, cette recette est un « trompe-couillon » puisqu'il n'entre pas un gramme de grive dans sa composition : elle était souvent vendue en ville... mais qu'importe, elle en a l'aspect et le goût. Le porc était par contre une des viandes les plus consommées, avec la volaille et le lapin. En zone alpine, la graisse de porc (saindoux, lard, petit salé) était d'ailleurs utilisée dans la cuisine toute l'année pour rendre « goûteux » certains mets composés essentiellement de pain ou de pommes de terre. Ce « goûteux » était obtenu grâce aux herbes aromatiques dans la zone méditerranéenne au sud du territoire.
(Inventaire du patrimoine culinaire des Alpes du Sud du CETTAL, 1989)
La poutrolo
La poutrolo en provençal est une bouillie de semoule ou de farine grossière, de céréales ou de légumineuses. Sur le territoire, elle était surtout à base de pois chiches, accompagnée d'une sauce aux noix par exemple, et consommée au petit déjeuner. Ce plat archaïque de la zone en est devenu identitaire : on retrouve les panisses à Marseille, la socca à Nice, et la cade à Toulon.